lundi 21 septembre 2009

Question de principe

Ma concierge, qui a de l'instruction, des bons principes (et des grands sentiments), règle ses comportements selon une découverte contemporaine, le très "tendance" principe de précaution.

Dès lors, elle s'est mise à pourchasser les antennes de téléphonie mobile et autres Wi-Fi du quartier d'une haine épistolaire et verbale qu'elle a déversée à l'encontre des autorités municipales.

Les avantages de ce type d'ersatz de pensée étaient qu'il lui donnaient un sentiment d'accord avec la morale de l'homme de la rue et qu'il emplissait totalement les capacités de son neurone.
Son vocabulaire s'est même vu enrichi de néologismes étranges ou le trop simple "danger" a été promu en explicite "dangerosité potentielle", et le roturier "concierge" en noble "gardienne d'immeuble", voire en princier "intendante de résidence".
Chez elle, radio et télévision se sont mises apparemment à fonctionner sans propagation d'ondes électromagnétiques, et son "épicier discount" semblait miraculeusement lui livrer de la nourriture non "Bio", mais exempte de pesticides, fongicides et autres adjuvants agricoles à la nocivité avérée.

Insidieusement, son rêve de précaution s'est substitué à la réalité existentielle.

Mais là où le bat a blessé l'ânesse, fut le jour où elle s'est aperçue que ce sacré principe de précaution lui interdisait de ... traverser la rue.

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