lundi 21 septembre 2009

Question de principe

Ma concierge, qui a de l'instruction, des bons principes (et des grands sentiments), règle ses comportements selon une découverte contemporaine, le très "tendance" principe de précaution.

Dès lors, elle s'est mise à pourchasser les antennes de téléphonie mobile et autres Wi-Fi du quartier d'une haine épistolaire et verbale qu'elle a déversée à l'encontre des autorités municipales.

Les avantages de ce type d'ersatz de pensée étaient qu'il lui donnaient un sentiment d'accord avec la morale de l'homme de la rue et qu'il emplissait totalement les capacités de son neurone.
Son vocabulaire s'est même vu enrichi de néologismes étranges ou le trop simple "danger" a été promu en explicite "dangerosité potentielle", et le roturier "concierge" en noble "gardienne d'immeuble", voire en princier "intendante de résidence".
Chez elle, radio et télévision se sont mises apparemment à fonctionner sans propagation d'ondes électromagnétiques, et son "épicier discount" semblait miraculeusement lui livrer de la nourriture non "Bio", mais exempte de pesticides, fongicides et autres adjuvants agricoles à la nocivité avérée.

Insidieusement, son rêve de précaution s'est substitué à la réalité existentielle.

Mais là où le bat a blessé l'ânesse, fut le jour où elle s'est aperçue que ce sacré principe de précaution lui interdisait de ... traverser la rue.

dimanche 13 septembre 2009

Il n'y a plus de saison.

Serait-ce l'effet de la bombe, ou des gaz à effet de serre?

Ne cherchez pas brave consommateur de météorologie médiatique: C'est l'effet papillon, du aux météorologues amateurs qui sévissent sur nos ondes.

Ces ignares ignorent en effet:
  • qu'il existe des effets météorologiques nocturnes qui intéressent bougrement nos cultivateurs,
  • que nul ne possède un pluviomètre d'un mètre carré permettant de mesurer des "litres au mètre carré",
  • qu'approximativement une heure sépare les levers et couchers de soleil aux extrémités orientales et occidentales de la France,
  • que les termes "de saison" constituent un qualificatif, mais pas un adjectif,
  • qu'une température peut être "basse" ou "élevée", mais en aucun cas, ni "chaude" , ni "froide",
  • que les thermomètres au mercure sont interdits à la vente
  • que, pour un physicien, une vitesse puisse certes se mesurer en "kilomètre par heure", mais pas pour l'auditeur moyen, qui fonce à cent "kilomètres heure" dans la bagnole,
  • qu'une température ne peut être mesurée qu'à l'ombre, les éventuelles températures "au soleil" dépendant de ... la couleur du thermomètre,
  • à que, même Johnny le sait.
Je vous laisse juger de la pertinence du commentaire suivant, prototype du "bulletin météo" usuel:

"Aujourd'hui les températures ont été de saison (sic), malgré un vent de trente kilomètres par heure (sic) et une pluviométrie de 15 litres au mètre carré (sic).

Ce soir le soleil se couchera à vint heures (sic), pour se lever à sept heures du matin (sic)".

Le mercure indiquera (sic) des températures à l'ombre (sic) plus chaudes (sic)."

Et vous voudriez que le temps qu'il fait (ou fera) s'écoule comme un long fleuve tranquille?

jeudi 10 septembre 2009

A voté, ... en touche.

10 sep 2009 Par Jean-Noël Nicolau:

"Et c'est reparti pour un tour. Après avoir été en partie censurée par le Conseil Constitutionnel, la loi sur le téléchargement illégal sur internet, dite Hadopi, va repasser devant l'Assemblée Nationale ce mardi 15 septembre. Le projet de loi se nomme fort convenablement Hadopi 2. Il vient compléter Hadopi 1, en ajustant les points qui avaient refusé par le Conseil. Il s'agira d'une session extraordinaire de l'Assemblée, débutant le lundi 14 septembre.

Après acceptation, une commission mixte paritaire établira une version commune et complète du projet de loi, en suivant la procédure accélérée. Impossible, donc, pour l'instant, de donner une date précise du début de mise en œuvre de l'Hadopi."


Hadopi 1, Hadopi 2, ... Hadopi n.


Il s'agit, pour un mathématicien normalement constitué, d'une suite infinie de termes qui peut (ou non) converger.


Il est certain que la suite existe, en raison du servile acharnement du gouvernement, inspiré (sic) par un magicien aux pouvoirs, souvent bénéfiques, mais démesurés.


Il est également assuré que la loi vers laquelle convergerait la suite, restera heureusement inapplicable, tout Adopi n obligeant à la création d'une Adopi n+1.


En effet, le principe même de la piratitude (merci Madame Royal) entraîne le législateur a toujours avoir une hystérésis de retard sur le créatif pirate.


Le pauvre législateur, pris dans l'étau des mâchoires "répression impopulaire" et "absence d'imagination", est alors condamné à faire constamment voter "à côté de plaque".

"Hadopi n" sera donc votée à terme, inique comme prévu, mais sans efficacité, voire, totalement inapplicable.


C'est l'Hadopi à perpétuité pour nos malheureux élus.


Heureusement que la sieste adouci leur douleur.


jeudi 3 septembre 2009

L'art d'accommoder les restes.

"Eureka"!
S'est écriée la famille Klakson, très occupée a se partager la galette.

"Nous avons trouvé ce qui pue avec tant d'insistance: on a oublié d'enterrer le king of pop, et maintenant, le congelo déborde. Sommes-nous bêtes?"

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Sitôt dit, sitôt fait. Et la famille rapace, hilare, d'organiser une petite sauterie privée, avec "observation" d'une bienvenue "minute de silence".

Ouf!

Vous pouvez à nouveau rallumer la radio.


La technologie du coup de pied au cul.

De mon temps, au siècle dernier (le vingtième, et pas le dix-huitième, mauvais esprits), un générateur "engendrait" un courant électrique, et la technique progressait à vue d'oeil.

Aujourd'hui, on "génère la technologie", et plus personne ne produit la technique.

"Quelle différence", direz-vous, incrédules?

Un simple exemple, le bien connu "coup de pied au cul":
  • Si je vous conseille de donner un bon "coup de pied au cul" à vote meilleur ennemi, je parle évidemment "technique" du "coup de pied au cul", appliquée à la lutte des classes.
  • Mais si je détaille les diverse manières de donner ce même "coup de pied au cul", je discours sur la technique, et aborde donc la "technologie" du-dit "coup de pied au cul".
Prochain épisode: le très snob et parfaitement inutile verbe "générer".

mardi 1 septembre 2009

Votre accent est-il tonique?

Vous n'entendez rien à l'anglais?
Vous parlez espagnol comme une vache limousine?

Ach so!

Ne paniquez pas, vous êtes seulement victime de francophonite aiguë.
Les symptômes trahissant cette terrible maladie incitent le contaminé à:
  • mettre un maximum d'accents dans la langue écrite,
  • qu'il puise et supprime dans la langue parlée.

En foi de quoi le français lambda se persuade que le chapeau de cime est réellement tombé dans l'abîme, et autres stupidités débitées par le corps enseignant.

Symétriquement, son parler est expurgé des intonations (ou accents toniques) qui font la richesse des étranges langues exotiques ... qu'il est par conséquent incapable de maîtriser.

Claude Hagège a beau se fourrer le doits dans l'oeil jusqu'au coude en dénonçant un prétendu manque de richesse de tessiture du français. Le manque vient en fait de ce transfert d'accent, du parler vers l'écrit.

Les anglais ne s'embarrassent pas de cette tare, en écrivant sans accent, mais en parlant avec un accent tonique remarquablement ... prononcé (évidemment).

Dès lors, ils deviennent maîtres de l'Internet, où les accents sont, soit bannis, soit ornés de "french bidouilles", comme disent les habiles Québécois.

De plus ils entraînent le brave francophone au plat parler à entraver que pouic à leur baragoin (si je peux me permettre l'idiotisme populaire, mais parfaitement authentique).

"Voilà pourquoi votre fille est muette", aurait dit Sganarelle.

Mais alors, que faire, docteur?

Vous, rien.
Mais je conseillerais aux profs d'expliquer aux chère têtes blondes (ainsi qu'aux crépues):
  • Que le "î" de "abîme" est une trace actuelle du fait que le "s" de l'antique "abisme" a été perdu, chemin faisant,
  • et que l'anglais s'entend et se parle parfaitement, si l'accent tonique originel est respecté.
Ainsi, les cauchemars autochtones de l'orthographe et des langues étrangères pourraient-ils se dissiper quelque peu.

Je rêve, car il faudrait que les enseignants français enseignent.